Voici un tutoriel pour confectionner des boules de graisses pour les oiseaux, afin de les aider à faire le plein d’énergie avant la nidification printanière. Agrémenté de conseils, d’astuces et d’une mise en pratique sur le terrain… c‘est le DIY (Do It Yourself) de Pomme de Lin… Et c’est un véritable jeu d’enfant !
DIY
Fabriquer des boules de graisse pour les oiseaux en hiver
Temps de lecture : 6 minutes
À la belle saison, les passereaux de notre jardin sont plutôt insectivores. Faute de vivres invertébresques en hiver, ces petits oiseaux se rabattent plutôt sur des graines. Ce début d’année est donc le moment idéal pour les aider un peu, en créant des postes de nourrissage à l’aide de boules de graisse faites maison ! Un cocktail riche en vitamines et en lipides afin qu’ils soient en pleine forme avant la célèbre nidification du printemps…
- Il est important de nourrir les oiseaux uniquement en période hivernal (de novembre à mars), leur apportant ainsi un apport calorique plus important afin de lutter contre le froid. Les nourrir à une autre période pourrait rompre l’équilibre naturel et créer des problèmes de santé à ces petites boules de plumes potelées.
- Placez les postes de nourrissage à plusieurs endroits du jardin, afin d’éviter les querelles territoriales engendrées par un seul point de ravitaillement.
- Installez les boules de graisses à hauteur suffisante pour que l’éventuel gros matou du quartier (à moins que ça ne soit votre beau Garfield) ne se contente uniquement de ses succulentes croquettes !
- Beurre végétale type margarine, si possible sans sel (et on évite l’huile de palme of course !)
- Beurre ou purée de cacahuètes,
- Graines de tournesol noires,
- Flocons d’avoine,
- Cerneaux de noix,
- Raisins secs.
Arthur concassait les cerneaux de noix dans son mortier tandis que Maëlle remplissait le saladier de margarine avant d’y ajouter les graines de tournesol.
En vérité, l’ordre des ingrédients à mélanger importe peu. Mes petits cuisiniers ont donc procédé selon leurs envies. Comptons cependant environ deux tiers de graisse végétale pour un tiers de graines.
Après avoir ajouté les noix concassées, la purée de cacahuète, les flocons d’avoine et les raisons secs, ils ont mélangé à tour de rôle la mixture avec une spatule en bois… pour obtenir une belle pâte homogène, relativement ferme.
« Arthur, arrête de manger tous les raisins secs, il n’y en aura plus pour le rouge-gorge ! » plaisantait Maëlle auprès de son cousin adoré.
L’opération suivante consiste à étaler cette mixture sur différents supports. Nous souhaitions tester plusieurs possibilités et avons donc utilisé :
– une pomme de pin
– une orange
– une demi coque de noix de coco
– des emporte-pièces
– de la ficelle de jute
Leur plus grand plaisir a été de disposer la mixture dans la pomme de pin car cela demandait un peu de dextérité à leurs petits doigts agiles ! Un peu de pâte a également été entreposée dans la demi noix de coco, l’orange préalablement coupée en deux et vidée, et les emportes-pièces. La ficelle de jute a permis la fixation de ces différents postes de nourrissages dans les arbres du jardin.
La préparation finie, un petit tour au réfrigérateur était de rigueur, au moins pour quelques heures !
Une fois les boules de graisses assez refroidies et compactes, elles ont stratégiquement été disposées sur quelques branches du jardin. La pomme de pin et la noix de coco s’intègrent parfaitement bien dans le décor. L’orange apporte une touche ornementale relativement plaisante. Les boules de graisse issues des emporte-pièces glissent de leur ficelle au bout d’une petite heure… les températures plus clémentes du mois de mars les font fondre rapidement. Cette technique est donc à privilégier uniquement en période de grand froid.
Attention désormais, chuchotement et mouvements délicats… place à l’observation…
Après un petit quart d’heure d’affût, le timide Rouge-gorge familier pointe le bout de son nez. Il reste au sol, observe, sautille… et trouve quelques graines tombées lors de l’installation des boules de graisse. De quoi lui ouvrir l’appétit ?
Et puis soudain, guettant le moindre mouvement, le rouge-gorge trouve deux énormes vers de terre !!! Qu’il engloutit en un rien de temps sous nos yeux ébahis ! Maëlle et Arthur se demandent si notre petite mixture, peut-être un peu trop vegan à son goût, allait finalement lui convenir…
Quelques minutes plus tard, une deuxième espèce surgit… la Mésange charbonnière !
À deux sinon rien ! Monsieur et Madame se posent çà et là et observent ces nouvelles « mangeoires » d’un air intrigué. Le mâle se lance. Je n’ai que quelques furtives secondes pour prendre en photo son picorage. Les premières minutes, d’un air hautain, il daignera nous montrer uniquement son arrière train…
Mais le Rouge-gorge n’est pas en reste. Il se pose sur quelques branches à l’affût, penche sa tête à droite, puis à gauche, ce qui lui donne un air drôlement mignon. Il ne résiste pas bien longtemps à l’appel du festin. Mais de toute les manières, lui, c’est l’orange qu’il préfère ! La couleur de l’agrume lui évoquerait-elle des airs familiers rassurants ?
Le couple de mésanges charbonnières revient. Cette fois-ci, la femelle emboîte le pas et teste la demi-noix de coco. J’arrive enfin à obtenir quelques portraits, de profil ou de trois quart… de parfaits modèles !
Ce n’est que bien plus tard qu’un magnifique oiseau, aux nuances de bleus profonds et de jaune-citron, décide de se joindre au spectacle : la Mésange bleue. Plus craintive que ses congénères, elle préfère observer longuement son futur banquet depuis la haute branche, avant de se poser timidement sur la noix de coco.
Plus tard, d’autres espèces viendront rejoindre le bal : la Bergeronnette grise, le Pinson des arbres, la Fauvette à tête noire… Autant de petits passereaux utiles au bon équilibre de la nature dans nos jardins. Ces moments d’observation sont tellement appréciables pour toute la famille.
Se poser, observer, guetter, étudier, admirer… revenir au pas de temps de la nature…
© crédits photos : Leslie Motta de Pomme de Lin
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